Il invente un bois "bionique" révolutionnaire
Par Interstices Conseil le dimanche 26 mars 2017, 19:25 - Lien permanent
Timothée Boitouzet, architecte de formation, vient de remporter un prix du MIT. Il lance la commercialisation d'un bois "armé" comme du béton avec sa pépite Woodoo. En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20161128/lec2_startup/0211533028093-linventeur-du-bois-bionique-translucide-lance-sa-start-up-2046046.php?EODeAgFERlHJfBom.99
Timothée Boitouzet, 29 ans, a passé deux
ans à Harvard pour concevoir un bois translucide et "armé" comme du béton. Son
invention suscite beaucoup d'intérêt chez les industriels... @Photo Woodoo
Du bois, naturel mais translucide. C'est le pari de Timothée Boitouzet, un jeune entrepreneur français de vingt-neuf ans qui décroche des prix d'innovation en série. Dernier en date, le trophée européen Innovators Under 35, de la MIT Technology Review, qui lui a été décerné, jeudi 24 novembre, à Barcelone.
Récompensé pour un bois augmenté par d'autres matériaux naturels, il attire déjà l'intérêt de l'industrie et veut révolutionner à terme le secteur de la construction et permettre un urbanisme plus en harmonie avec le développement durable.
C'est durant ses années d'études d'architecture que le jeune inventeur commence à tourner et retourner l'idée d'avoir "plus qu'un impact artistique ou fonctionnel" sur sa future profession et décide de se plonger dans l'étude de la performance des matériaux.
Sa quête le mène à s'enfermer pendant deux ans dans un laboratoire de
biologie moléculaire, à Harvard, pour travailler sur la structure du bois.
C'est ce qui le conduira, ensuite, à donner naissance à un bois translucide,
qu'il décrit comme "bionique" ou bien "armé" comme du béton.
Trois brevets déposés
Au bout du processus, il réussit à transformer des bois de faible qualité en un matériau pionnier extrêmement solide qui résiste au feu, ne pourrit pas, ne grisaille pas et ne se déforme pas. Avec en poche trois brevets sur le processus de fabrication, il vient de monter Woodoo, la startup basée à Paris qui va lui permettre de développer industriellement son invention.
"Nous sommes tout juste sortis du labo, et nous passons en phase d'étude d'industrialisation". Lancée avec une mise de fonds personnelle de 180.000 euros, la jeune pousse a aussi bénéficié de 200.000 euros de subventions publiques et s'apprête à ouvrir prochainement son capital à de nouveaux investisseurs.
La grande surprise pour Timothée Boitouzet a été de voir à quelle vitesse des secteurs aussi différents que le luxe, l'automobile, l'aéronautique, le design ou la construction se sont déjà intéressés à son invention.
"Tous les acteurs leaders dans leur segment de marché nous ont contactés", assure-t-il, en préparant sa stratégie de développement. Pour lui, aucun doute : "Dans la construction, le XIXe a été le siècle du fer, le XXe celui du béton et le XXIe sera, j'en suis sûr, le siècle du bois".